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En 1982, La surdité est devenue la première maladie professionnelle. Avec un nombre allant de 3 000 à 4 000 personnes par an, le secteur de l’industrie est celui qui est le plus touché par la surdité professionnelle.
Selon une enquête des médecins du travail, plus de 27 % des salariés sont exposés à des bruits excessifs, supérieurs à 85 dB. Lorsque le bruit atteint ce niveau, les employeurs sont amenés à fournir à leurs salariés des protections anti-bruit. Un bruit trop important devient dangereux pour notre audition à partir de 90 dB, même si l’on peut ressentir des gènes à partir de 65 à 70 dB. L’intensité, ainsi que la durée d’exposition déterminent la nocivité du bruit.
Quelles professions sont-elles les plus touchées par la surdité ?
Le niveau sonore n’est pas le même dans toutes les professions : certaines professions sont plus à risque que d’autres. En effet, on remarque un niveau sonore d’environ 40 dB dans les bureaux, alors que le bruit est beaucoup plus important dans d’autres professions, notamment dans l’industrie mécanique (marteaux, perforeuses, machines, etc.), l’industrie du bois (scies, etc…), les métiers du tissage, de l’édition (rotatives), mais également le secteur du BTP. La majorité des machines utilisées dans ces différents domaines atteignent les 100 dB, ce qui révèle un taux élevé de bruit, qui est nocif pour notre audition.
Une baisse progressive de l’audition
La perte de l’audition s’opère de manière progressive, sans que la personne exposée au bruit ne se rende compte des conséquences sur sa capacité à entendre.
Après un temps de récupération nécessaire, le travailleur retrouve son audition et ne se doute pas d’être atteint d’une perte auditive. Mais en réalité, ses compétences sonores sont bien endommagées et il remarque des changements liés à cette perte auditive au quotidien (augmentation du volume de la télévision, sensation de crier en parlant…).
La prévention de la surdité professionnelle
La médecine du travail fait en sorte de protéger les travailleurs qui sont exposés au bruit de de façon fréquente. Un examen médical est nécessaire avant d’être affecté à des travaux comportant une exposition sonore égale ou supérieure à 85 dB, un travailleur doit subir un examen médical pour être déclaré apte par la médecine du travail. Il devra ensuite être particulièrement surveillé à l’aide de l’audiométrie. Le médecin du travail doit conserver pendant 10 ans les dossiers médicaux après cessation de l’exposition au bruit. L’employeur est tenu par le Code du travail de prévoir cette surveillance si le niveau de pression acoustique de crête dépasse 135 dB. Il doit également fournir des protections individuelles (protections auditives spécialement étudiées, casques anti-bruit) et informer ses salariés du danger en mettant en place une signalisation appropriée.
Il convient également de réduire le bruit à sa source par une série de mesures : revêtements amortissant les zones d’impact et de chocs, lubrification des engrenages, contrôle des échappements de canalisations d’air comprimé, entretien préventif et régulier des machines, isolation des machines bruyantes, cabines isolées du bruit pour les travailleurs.
La surdité, une maladie professionnelle
Si la perte auditive est réelle, la gêne occasionnée pour communiquer ou recevoir des informations, par exemple en cas de danger, peut être à l’origine d’accidents de travail. Dans le cas d’une surdité professionnelle, les deux oreilles sont touchées avec la même intensité. Le handicap est irréversible, même s'il n’évolue plus une fois qu’il n’y a plus d’exposition au bruit.
Le délai de prise en charge de cette maladie professionnelle indemnisable est d’un an. Il faut que l’exposition au bruit ait durée une année (30 jours seulement dans le cadre de la mise au point de propulseurs, réacteurs et moteurs à pistons).
L’examen pour l’indemnisation nécessite une audiométrie, ainsi qu’une perte moyenne de 35 dB sur la meilleure oreille, après un retrait à l’exposition au bruit pendant une période de trois semaines. La surdité est l’une des maladies les plus coûteuses. Elle constitue environ 33 % des rentes versées par la Sécurité Sociale en ce qui concerne la réparation de l’ensemble des maladies professionnelles.